Ici, en Syrie
Ici, en Syrie
Au Liban
En Afghanistan
Debout casque au sol
Cheveux au vent
Il n’y a plus rien
A ressentir
Le temps s’arrête…encore une fois
Pourtant quelques larmes
Coulent lentement
Non
Bien sûr
Seulement de la sueur
La chaleur remonte par vagues vers le ciel
Faisant onduler le paysage aride
Une bouche se tord
Dans un sourire
Est-ce déjà l’enfer
Un genou à terre
Le gilet pare-balle
Maculé de sang
Ce silence est
Assourdissant
Les cris d’agonis ont cessés depuis bien longtemps
Mais leurs échos résonnent dans mon âme
Probablement s’échappent-ils
De ces silhouettes
Tordues tout autour
Ces cadavres semblent vouloir continuer à ramper
Etaient-ils amis ou ennemis
Je ne sais plus
Je vois ma main
Prendre une poignée de terre ocre
Elle qui jadis servait de support aux cultures
Elle est devenue stérile
Abreuvée par le sang
Je la laisse s’échapper
Dans un filet continu
Tel un sablier
Mesurant l’horreur
S’envolant dans des tourbillons
Portés par le vent
Cette poussière m’hypnotise
Car ce sont nos cœurs
Ils sont devenus
Secs et friables
Comme cette terre.